En pleine pandémie de COVID-19, des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent pour demander aux gouvernements et aux entreprises de conclure un "nouveau contrat social". Cela permettrait de s'attaquer aux difficultés économiques immédiates et de partager plus équitablement les charges et les bénéfices de nos économies. Ces appels émanent d'acteurs aussi divers que le Congrès syndical international et le Financial Times. En revanche, trop de chefs d'entreprise semblent prêts à renoncer à leur "licence sociale d'exploitation" en répercutant les coûts de cette crise sur les travailleurs vulnérables de leurs chaînes d'approvisionnement. Cette approche ne fait pas qu'exacerber les souffrances humanitaires immédiates, elle accentue également la polarisation de nos sociétés inégales et renforce la méfiance de l'opinion publique à l'égard des marchés.

L'ampleur et la portée de la pandémie de COVID-19 augmentent chaque jour. Il en va de même pour son impact sur les entreprises et pour les droits des travailleurs et des communautés dont les moyens de subsistance dépendent de ces entreprises. Des millions de travailleurs ont été licenciés dans les usines de la chaîne d'approvisionnement en Asie et en Amérique latine ; l'Association des fabricants et exportateurs de vêtements du Bangladesh signale qu'un quart des 4 millions de travailleurs du secteur de la confection sont licenciés ou renvoyés à la suite d'annulations massives de commandes de la mode rapide ; dix millions de travailleurs se sont inscrits au chômage aux États-Unis en l'espace de deux semaines. Ce ne sont là que quelques exemples des préjudices répertoriés dans notre portail sur l'impact du COVID-19 sur les entreprises et les droits de l'homme".